"Est-ce que ça va ?" Posez-vous régulièrement cette question aux membres de votre équipe ? Mark Nevins nous rappelle très justement qu'avant d'être des travailleurs, nous sommes tous et toutes des êtres humains en proie aux épreuves de la vie. Aussi, selon lui, cette question mérite très largement d'être posée aux personnes avec qui vous partagez votre vie professionnelle. En faisant cette démarche, non seulement vous prenez soin des relations humaines que vous entretenez au travail, mais vous oeuvrez aussi pour le bien de votre entreprise. C'est tout l'objet de ce que l'on appelle le leaderhip empathique. Voici pourquoi et comment vous diriger vers ce type de management bienveillant.
Le succès d’une entreprise dépend des relations humaines
Beaucoup trop de théories sur le leadership et le management se résument à cela : de la théorie. Intéressante intellectuellement parlant, mais finalement assez peu utile lorsque l’on est sous pression, en première ligne.
Ces dernières années nous ont rappelé que les idées développées dans les articles business ne sont pas toujours pertinentes lorsque l'on est confronté à des réalités qui changent rapidement, à des coups durs inattendus et à des vrais êtres humains dont les émotions et les angoisses ne correspondent pas toujours à ce que l'on lit dans les études de cas.
Que vous croyiez ou non en la "Grande Démission" et quelle que soit son influence sur votre entreprise, la réalité nous montre que le succès d'une entreprise est une question de relations humaines et que les dirigeants et les managers qui réussissent le mieux sont ceux qui génèrent de l'adhésion.
Pour cela, il est nécessaire de s'intéresser en premier lieu, aux personnes appelées à vous suivre.
La nécessité trop oubliée de demander à ses équipes : est-ce que ça va ?
Quand avez-vous demandé pour la dernière fois à l’un de vos collaborateurs directs : "est-ce que ça va ?"
Dermot McCann, directeur de la société de gestion et de sécurité informatiques Kaseya sur la zone Asie-Pacifique, a récemment affirmé que ces quelques mots très simples "est-ce que ça va ?" avaient déclenché une révolution dans le domaine de la santé mentale et du bien-être en Australie en permettant aux gens de mieux se connecter entre eux et de se soutenir mutuellement.
La mission de l’association australienne R U OK ? nous explique qu’une "conversation peut sauver une vie". Elle milite pour que les gens aient des conversations entre eux et puissent les envisager comme des outils capables de prévenir le suicide et d'accélérer le bien-être mental.
Fondée par le publicitaire Gavin Larkin en 2009, R U OK ? a constaté que les personnes et les entreprises qui s'engagent dans les principes qu'ils recommandent sont 50 % fois plus enclines à reconnaitre les signaux liés au suicide et savent comment avoir une conversation avec une personne qui est en difficulté.
Peut-être est-il temps d'introduire cet état d'esprit dans nos conversations de management et de coaching ?
Remettre l’échange humain au centre des conversations professionnelles avec le leadership empathique
Tout le monde, même s'il le cache bien, souffre parfois d'un stress excessif, d'une insécurité émotionnelle, du "syndrome de l'imposteur", d'un isolement social ou d'une marginalisation, d'un manque de liens ou de sentiment d'utilité. Le simple fait de demander "ça va ?" crée un état d'esprit qui favorise la connexion entre les employés, la sécurité psychologique et la communication ouverte.
La question "est-ce que ça va ?" est un excellent moyen d'entamer n’importe quelle conversation lors d’un point managérial ou d’une séance de coaching. Cette question rappelle de façon subtile, mais avec force, que nous sommes d'abord des personnes et ensuite des travailleurs. La question permet de laisser entendre à l'interlocuteur que ce qui va suivre, même s'il s'agit d'un feedback difficile ou d'un retour sur des résultats décevants, est proposé dans un contexte de souci de l'autre et dans la volonté de l'aider.
L'apprentissage, l'amélioration et le changement sont nettement plus à notre portée lorsque nous nous sentons en sécurité pour prendre des risques, admettre nos erreurs et reconnaître notre humanité commune.
6 étapes à suivre pour conduire une conversation empathique et efficace
Dermot poursuit en expliquant qu'il utilise le "est-ce que ça va ?" comme première étape d'un processus en six étapes pour mener les conversations avec les membres de son équipe. Dermot appelle ce modèle "les 6A". Tout manager peut facilement l’adopter :
- "Est-ce que ça va ?": une prise de contact qui donne le ton de la conversation.
- Responsabilité : retour sur les engagements précédents
- Analyse : bilan des résultats positifs et négatifs
- Activité : recherche des zones de focus pour le futur
- Assistance : "comment puis-je aider ?"
- Action : identification de mesures spécifiques à prendre à l'issue de la réunion
Vers un leadership empathique qui est gagnant pour tout le monde
La recherche démontre encore et encore que les managers qui adoptent un style de leadership plus empathique sont plus souvent considérés comme plus performants par leurs boss et leurs collaborateurs que ceux qui ne le font pas. Le leadership empathique améliore l'ensemble des interactions humaines, ce qui entraîne une communication plus efficace, une plus grande responsabilisation et de meilleurs résultats.
Comment commencez-vous vos conversations avec vos collaborateurs ?
Mark Nevins.
Je remercie Mark Nevins pour ses conseils avisés. Retrouvez :
- Tous ses articles sur Forbes, dans leurs versions originales
- Son profil LinkedIn
- Son site web
- Certains de ses autres travaux
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