Comment améliorer son efficacité interculturelle ?

L’efficacité interculturelle : comment la travailler quand on est étudiant ?

L’efficacité interculturelle revêt une importance croissante dans un monde de plus en plus connecté et diversifié. Dans un contexte où les interactions entre individus de différentes origines culturelles sont devenues monnaie courante, la capacité à naviguer et à prospérer au sein de ce paysage multiculturel est devenue une compétence clé. Cependant, développer une efficacité interculturelle n’est pas toujours intuitif et vous vous demandez sûrement comment la travailler de façon proactive en tant qu’étudiant. Co-écrit avec Ji Won KIM, cet article explore les nuances de l’efficacité interculturelle, met en lumière son importance et propose des conseils pratiques pour favoriser son développement selon votre profil type. Découvrez les clés pour réussir dans un environnement interculturel et apprenez comment tirer parti de la diversité pour atteindre des objectifs communs.

Qu’est-ce que l’efficacité interculturelle ?

L’efficacité interculturelle est la capacité à coexister pacifiquement avec toutes les nationalités, à travailler efficacement avec les internationaux, à apprendre constamment et à accepter l’existence de diversités en constante évolution.

Pourquoi travailler son efficacité interculturelle ?

Notre monde réunit de plus en plus de nations et de cultures différentes en vue d’une collaboration sociale et professionnelle. Il est essentiel d’enrichir les compétences interculturelles. Cette matrice servira de carte pour permettre aux individus de se situer en fonction de leur niveau d’efficacité interculturelle et de leur désir de communiquer et d’apprendre comment améliorer leur communication interculturelle.

En quoi la communication interculturelle est-elle un sujet important ?

  • L’augmentation de l’intelligence culturelle (IC) permet de développer des capacités d’adaptation flexibles (Ang & Dyne, 2008).
  • La sensibilité interculturelle est nécessaire dans tous les domaines : éducatif, professionnel, politique et social (Chao & Moon, 2005 ; Ng, Van Dyne, & Ang, 2009).
  • L’intelligence culturelle permet de développer une pensée plus innovante et de devenir un leader mondial (Sawhney, 2008).
  • La connaissance de la culture permet d’identifier les talents et les opportunités.
  • La compréhension interculturelle permet une meilleure analyse du monde (Triandis, 1995).
  • Le manque d’efficacité interculturelle affecte négativement la communication et le travail d’équipe (Jassawalla, Truglia et Garvey, 2004).

Quels sont les challenges liés au développement des compétences interculturelles ?

  • L’amélioration de l’efficacité interculturelle requiert un niveau élevé de contribution et d’énergie.
  • Les expériences interculturelles prennent du temps.
  • Les ajustements nécessaires génèrent un stress supplémentaire (par exemple, les programmes d’études à l’étranger/d’échanges nécessitent des ajustements au nouveau pays et à sa culture).
  • Les écoles doivent fournir et encourager des programmes d’études à l’étranger efficaces qui profitent réellement aux étudiants en augmentant leur intelligence interculturelle (Kelly & Meyers, 1995).
  • Les écoles doivent s’assurer que les besoins de tous les étudiants (toutes ethnies confondues) sont pris en compte lorsqu’elles offrent des possibilités d’études internationales (Black & Duhon, 2006).
  • Les théories peuvent être enseignées, mais les expériences ne peuvent être que vécues.
  • Les opportunités internationales ne sont pas égales – lieux de naissance, problèmes de VISA, situation financière de la famille, programmes d’études à l’étranger des écoles, calendrier, etc.

Les 4 grands profils type de personnes selon l’efficacité interculturelle et le désir de communiquer

Les ours polaires (ou les « terres inconnues »)

  • Introverti : le moins extraverti ;
  • Ne ressent pas le besoin/l’envie de sortir de sa zone de confort ;
  • N’aime pas être mis en avant/recevoir de l’attention ;
  • Ne dispose pas des outils nécessaires pour entamer/s’engager dans des discussions internationales (connaissances, langue, expériences, etc.) ;
  • Dispose du point de vue le plus étroit et l’état d’esprit le plus fermé ;
  • Plus vulnérable au fait de : avoir des préjugés et des biais.

Les dauphins (ou les « bonnes âmes »)

  • Extraverti : aime les contacts humains ;
  • Est prêt à prendre l’initiative, à s’adresser à des étrangers et à recueillir de nouvelles informations ;
  • N’a pas les compétences interculturelles nécessaires pour maintenir son attitude ouverte à la diversité ;
  • Conserve une attitude curieuse à l’égard des différences ;
  • Plus vulnérable au fait de : commettre des erreurs interculturelles grossières.

Les chats (ou les « joyaux cachés »)

  • Introverti : a tendance à être timide ;
  • Agit généralement en tant qu' »auditeur” ;
  • Niveau élevé de connaissances interculturelles ;
  • Aime passer du temps seul ;
  • Plus vulnérable au fait de : offenser les gens.

Les chiots (ou les « cosmopolites »)

  • Extraverti : le plus extraverti ;
  • Attitude la plus flexible : esprit d’éponge qui peut facilement assimiler de nouvelles informations ;
  • Est susceptible de parler plusieurs langues avec aisance (au moins l’anglais, la langue universelle, pour les personnes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle) ;
  • Aime et est capable de prendre la posture de leader ;
  • Plus vulnérable au fait de : faire pression sur des personnes moins extraverties, moins intéressées par les autres et/ou moins compréhensives d’un point de vue culturel.
  • Comment améliorer son efficacité interculturelle ?

Recommandations pour les ours polaires (ou les « terres inconnues”)

  • Faites-vous violence, malgré l’inconfort, pour vous engager dans une socialisation multinationale.
  • Renseignez-vous sur les différentes cultures (origines, histoire, croyances sociales et religieuses, rituels traditionnels, etc.).
  • Apprenez à parler différentes langues/Améliorez votre maîtrise de l’anglais.
  • Préparez quelques sujets de conversation et de questions.
  • Commencez dans des contextes sociaux plus petits et plus intimes pour éviter d’abandonner (burnouts précoces).

Recommandations pour les dauphins (ou les « bonnes âmes »)

  • Analysez les sujets qui vous empêchent généralement d’approfondir votre engagement.
  • Optimisez votre extraversion et posez des questions aux personnes que vous rencontrez.
  • Essayez de mémoriser les informations clés que vous obtenez lors de ces conversations.
  • Participez à des événements culturels facilement accessibles (regarder des films de tous genres, visiter des musées, etc.).
  • Profitez des programmes d’études à l’étranger proposés par votre école.
  • Rappelez-vous qu’une fois dit, quelles que soient vos intentions, vous ne pouvez qu’être entendu.

Recommandations pour les chats (ou les « joyaux cachés »)

  • Reconnaissez vos points forts, accordez-vous du crédit et développez votre confiance en vous.
  • Entraînez-vous à prendre la parole dans des groupes moins impressionnants ou plus restreints.
  • Considérez la communication et les interactions comme des moyens de partager vos connaissances.
  • Montrez aux autres que vous écoutez « activement » et que vous êtes intéressé par ce qu’ils disent (par exemple, mémorisez les noms – et les prononciations – de vos pairs internationaux).
  • Utilisez votre écoute pour recueillir des informations sur des sujets potentiels à aborder ensuite.

Recommandations pour les chiots (ou les « cosmopolites »)

  • Restez attentif pour éviter les commentaires inutiles ou les malentendus.
  • Optimisez votre force en créant plus d’opportunités pour les étudiants internationaux de se mélanger.
  • Rappelez-vous que vous avez peut-être déjà été considéré comme le leader parmi vos camarades de classe ou les membres de votre équipe.
  • Prêtez attention à tout le monde pour éviter de parler trop fort, d’ignorer ou de négliger certaines personnes sans le vouloir.
  • Reconnaissez que les cultures et les tendances sont en constante évolution (vos connaissances actuelles peuvent rapidement être dépassées).

 

matrice avec les 4 grands profils type de personne en termes d'efficacité interculturelle

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Bibliographie sur le sujet de l’intelligence interculturelle

  • Ang, S., & Dyne, V. L. (2008). Handbook of cultural intelligence: Theory, measurement, and applications. New York, NY: M. E. Sharpe
  • Black, H. Tyrone and David L. Duhon (2006), “Assess- ing the Impact of Business Study Abroad Programs on Cultural Awareness and Personal Development,” Journal of Education for Business, (January/Febru- ary), 140–44.
  • Blackmore, J., Gribble, C., Farrell, L., Rahimi, M., Arber, R. and Devlin,
    M. (2014), Australian International Graduates and the Transition to Employment: Final Report, Deakin University, Melbourne.
  • Chao, G. T., & Moon, H. 2005. A cultural mosaic: Defining the complexity of culture. Journal of Applied Psychology, 90: 1128 –1140.
  • Jassawalla, A., C. Truglia, and J. Garvey. 2004. “Cross-Cultural Conflict and Expatriate Manager Adjustment.” Management Decision 42: 837–849.
  • Kelly, K. and J. Meyers (1995), Cross-Cultural Adapt- ability Inventory-Self-Assessment. Chicago: NCS Pearson.
  • Sawhney, T. 2008. “Cultural Intelligence and Business Behavior.” ICFAI Journal of Soft Skills 2: 31–37.
  • Triandis, H. C. 1995. Individualism and collectivism. Boulder, CO: Westview Press.

 

par Frank ROUAULT & Ji Won KIM

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