Méfiez-vous des stratégies d’entreprise clé en main, supposées performantes parce qu’elles ont déjà fonctionné ailleurs. Au contraire, assurez-vous de développer une stratégie corporate spécifiquement adaptée à votre situation et à vos besoins. Pourquoi, dans bien des domaines, la taille unique ne convient-elle à personne ? Résumé d’une conversation entre Mark Nevins et le Dr. Ankur Saraiya.
La stratégie corporate c’est comme les pyjamas
Il est toujours beau sur le mannequin du catalogue ou du site web : ce poncho, ce peignoir ou ce pyjama « taille unique ». Mais lorsqu’il arrive à la maison, qu’on l’essaie et qu’on se regarde dans le miroir, bon….
Il en va de même pour les conseils visant à faire de vous un meilleur dirigeant ou manager, qu’il s’agisse d’un article de la Harvard Business Review ou de Fast Company, d’un conseil de votre podcast favori ou de l’avis bien intentionné d’un mentor.
L’idée semble bonne lorsqu’elle est racontée, mais lorsqu’on essaie de la mettre en pratique dans sa propre situation, elle tombe à plat, voire elle se retourne contre soi.
Alors pourquoi continuons-nous à nous laisser séduire par des solutions « taille unique » alors que nous ne savons que trop bien que nous sommes tous, en fait, de tailles différentes ?
La même stratégie ne fonctionnera pas pour toutes les entreprises
Je discutais récemment de ce challenge avec mon bon ami et collègue, le Dr Ankur Saraiya.
Nous accompagnons et conseillons tous deux des cadres supérieurs, mais Ankur apporte la perspective d’un médecin et d’un psychiatre praticien à son travail et à nos conversations.
Les médecins sont très bien formés pour ne pas tomber dans le piège de supposer que la même prescription fonctionnera pour le patient A et pour le patient B.
Les coachs et les gourous du leadership ne devraient-ils pas faire de même ?
Ankur a expliqué que lorsqu’il commence à travailler avec des clients, ceux-ci expriment souvent leur frustration d’avoir essayé des stratégies corporate ou des processus en vogue et de ne pas avoir obtenu les résultats décrits dans ce qu’ils ont lu/entendu/vu.
Nous avons examiné des études de cas allant de la prise de fonction d’un nouveau cadre à l’essai d’une nouvelle stratégie de gestion, en passant par la restructuration d’une entreprise et la recherche (encore une fois) d’un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée.
Il s’avère que des conseils judicieux, même s’ils sont « bons » à première vue et efficaces pour d’autres clients, peuvent en fait ne pas correspondre aux priorités, aux ressources, aux besoins et à la situation actuels d’un client particulier.
Il n’y a pas de taille unique.
L’exemple de la gestion de la stratégie d’entreprise en période COVID
Cette réalité est devenue encore plus évidente au cours des dernières années, lorsque nous nous sommes tous efforcés de relever de nouveaux défis ou de tirer parti de nouvelles opportunités pendant la pandémie.
Pour certains, la pandémie a rendu leur vie beaucoup plus stressante : ils ont dû apprendre à gérer leur travail à distance depuis leur domicile, pratiquement du jour au lendemain, tout en essayant de gérer le stress avec leur famille, dans un espace confiné, sans parler, dans certains cas, de la supervision d’enfants nouvellement familiarisés avec l’apprentissage à distance.
Pour beaucoup de ces personnes, le meilleur conseil a été de faire preuve de compassion envers elles-mêmes et de s’accorder une pause. Puis de s’accorder une nouvelle pause. Elles devaient accepter que cette nouvelle vie allait être plus désordonnée que jamais, qu’il n’y avait pas de manuel de jeu et (ce qui est difficile à faire pour les personnes très performantes) que le fait d’accomplir le strict minimum était en fait une grande victoire.
Pour ces personnes, la pandémie n’était pas le moment de se lancer dans de nouveaux projets ou passe-temps : c’était le moment de puiser dans le fonds de secours et de s’efforcer de traverser chaque journée du mieux possible.
Le message d’Ankur aux clients de cette catégorie était qu’il était normal de prendre une pause pour le moment et de planifier de s’attaquer à nouveau à leurs objectifs une fois qu’ils auraient trouvé comment gérer tout le chaos à court terme.
Mark, quant à lui, a insisté sur le fait que le plus important était de « protéger les actifs » et de « mettre son propre masque à oxygène avant d’essayer d’aider les autres ».
L’importance de comprendre son propre fonctionnement
Mais ce conseil ne s’appliquait pas à tout le monde.
Il y avait un autre sous-groupe de personnes pour qui les changements de routine provoqués par la pandémie ont en fait libéré du temps, de l’énergie et des ressources, parfois dans des proportions remarquables.
Ankur a judicieusement fait remarquer que les personnes épargnées par l’usure des trajets quotidiens et des voyages d’affaires pouvaient utiliser ce temps « retrouvé » pour entreprendre de nouveaux projets, développer de nouveaux clients et innover.
Certaines personnes ont eu moins de réunions car les clients étaient occupés à comprendre leur nouvelle routine ; d’autres ont constaté qu’elles étaient plus efficaces en travaillant à la maison, à l’abri des distractions du bureau.
Pour certains, rester à la maison signifiait disposer de jours supplémentaires chaque mois. Pour ces personnes, nous avons mis en garde contre l’utilisation du récit général du stress lié à Covid comme excuse pour se relâcher.
Nous leur avons dit : « Soyez honnêtes avec vous-même et si la pandémie a allégé votre charge, alors investissez dans vous-même et dans les autres ».
Essayez ce nouveau régime qui vous demandera peut-être plus de temps pour faire les courses et cuisiner.
Augmentez votre niveau d’activité physique en faisant plus d’exercices, en augmentant l’intensité, en adoptant une nouvelle routine ou en combinant tous ces éléments.
Apprenez une nouvelle compétence que vous aviez laissée de côté.
Consacrez plus de temps à des organisations à but non lucratif qui vous tiennent à cœur ou à des activités de mentorat.
L’essentiel, comme l’a dit Ankur, est de ne pas tomber dans le schéma facile d’une journée remplie de Zoom, de Netflix et de scrollage de Tiktok sans fin.
La nécessité de faire état de sa situation et de ses besoins pour construire sa stratégie corporate
Alors que nous commençons peut-être à voir la lumière au bout du tunnel de la pandémie, nous ne devrions pas oublier certaines de ces leçons. Elles ont toujours été valables, même si la pandémie nous a permis d’y voir plus clair.
Nous devons toujours adapter notre stratégie corporate – et autres – aux circonstances.
Une façon utile de tirer davantage parti des leçons et des suggestions disponibles si largement dans le monde est de dresser un inventaire de vos besoins et de vos ressources actuels.
Une fois que vous aurez une bonne idée de chacun de ces éléments, vous pourrez évaluer le type de conseil qui vous convient le mieux. La valeur d’un conseil ne peut se mesurer qu’à l’aune de son adéquation avec votre situation et vos besoins.
De même que nous ne devrions jamais faire les courses lorsque nous avons faim (sauf s’il n’y a rien à manger à la maison et que l’alternative serait d’aller dans un fast-food), nous ne devrions pas nous fier à des conseils ou à des recommandations rapides sans avoir une idée claire des problèmes que nous essayons de résoudre et des avantages que nous essayons d’en retirer.
Apprenez à vous poser la question suivante « S’agit-il du bon conseil au bon moment pour moi et dans ma situation actuelle ? »
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Je remercie Mark Nevins pour ses conseils avisés sur la stratégie d’entreprise ou stratégie corporate. Retrouvez :
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